Léon, Pierre Phonétisme Et Prononciation Du Français [PDF]

  • 0 0 0
  • Suka dengan makalah ini dan mengunduhnya? Anda bisa menerbitkan file PDF Anda sendiri secara online secara gratis dalam beberapa menit saja! Sign Up
File loading please wait...
Citation preview

Léon, Pierre Phonétisme et prononciation du français Chapitre 1 : Généralités sur les composantes du langage La langue véhicule des info dont on interprète le sens, selon Hjemslev, le contenu. Le langage transmet la pensée que l’on peut décomposer en unités de sens plus petites, les unités de contenu. On appelle unités du plan de l’expression à celles unités plus petites, aux éléments phonématiques, voyelles et consonnes qui permettent d’exprimer le contenu langagier. L’accentuation et la mélodie sont les éléments prosodiques. Monèmes Elles sont les unités de sens plus petites, on les classe en deux catégories : lexèmes (unité lexicale de substance) et morphèmes. Dans les mots comme « partira », on trouve deux unités de substance du contenu : « parti » est un lexème, « -ra » est une unité de sens grammatical, morphème, qui comporte les marques du futur de la 3 ème personne et du singulier. – Lexème a un sens lexical, le morphème a un sens grammatical. Un mot peut comporter plusieurs unités de sens et être formé par un lexème et un morphème qui indiquent de sens différents. FORME DU CONTENU : l’organisation des monèmes La forme du contenu est la manière dont les unités de la substance sont organisées. Cette forme peut concerner le lexique, la morphologie, la syntaxe. Le réarrangement syntaxique sert à créer un nouveau contenu sémantique. SUBSTANCE DE L’EXPRESSION : les matériaux sonores – Ce qu’on écoute. Les phones sont des matériaux sonores du langages et ils représentent la substance de l’expression. La phonétique est la discipline qui étudie essentiellement la substance de l’expression (les matériaux sonore) et elle montre la composition acoustique et l’origine physiologique des différents éléments de la parole. Du point de vue de leur substance, les phones se divisent en voyelles, consonnes et semi-consonnes. Dans la terminologie européenne, les phones sont nommés sous l’appellation générale d’éléments phonématiques, dans l’nord-américaine, éléments segmentaux. La substance langagière est également constituée d’éléments prosodiques : durée, intensité, mélodie. Dans la terminologie nord-américaine, il se parle d’éléments supra-segmentaux pour indiquer que la prosodie est quelque chose de superposé aux éléments segmentaux que sont les phones. Dans la parole, tous les aspects phonématiques et prosodiques de la substance de l’expression se combinent sans cesse. Tous ces aspects des variations de la substance de l’expression peuvent constituer des variantes individuelles, sociales, dialectales ou stylistiques. FORME DE L’ EXPRESSION PHONÉMATIQUE : l’organisation des phones en phonèmes (fonction distinctive) Lorsque les phones sont envisagés du point de vue de la communication linguistique, on parle de phonèmes. La phonologie ou phonétique fonctionnelle (phonémique) est la discipline qui étudie la forme de l’expression, c’est-à-dire l’arrangement selon lequel s’établit la fonction distinctive des phonèmes, dans la structure de la langue.



Au plan phonostylistique, le réarrangement formel des unités phonématiques peut créer des éléments esthétiques tels que rimes, allitérations, ou montrer l’expressivité ou l’émotivité de la parole spontanée. FORME DE L’EXPRESSION PROSODIQUE Le matériau mélodique s’organise sous la forme de patrons, ou intonèmes, qui constituent l’intonation de la langue. Certaines structures intonatives sont aussi bien codées : on distingue une mélodie descendante pour l’impératif, une mélodie montante/descendante pour le déclaratif et une mélodie montante pour l’interrogatif. On a parfois du mal à s’accorder sur le sens à donner à la montée mélodique finale qui différenciera question/question surprise/surprise/ exclamation joyeuse ou non. L’intonation a un rôle primordial au plan pragmatique, lorsqu’il s’agit du décodage dans les mécanismes de perception de la parole, et au plan phonostylistique pour l’interprétation des messages émotifs et attitudinaux.



L’organisation de l’accentuation et des pauses L’organisation formelle de la répartition de l’énergie articulatoire va créer des patrons acoustiques responsables, au plan linguistique, du système d’accentuation. Les énoncés des discours sont ainsi découpés par les proéminences accentuelles en groupes phoniques qui facilitent la perception. Ce découpage, appelé démarcation, s’opère généralement en syntagmes. Cette démarcation est assurée par l’accentuation et par les pauses et les changements d’intonation. L’accentuation possède une fonction démarcative proprement linguistique qui permet d’organiser la compréhension du message, en conjoint avec l’intonation et les pauses qui jouent un rôle phonostylistique important. La forme de l’expression participe à l’expression des émotions et des attitudes. Les bouleversements ou les réarrangements de l’intonation et de l’accentuation nous permettent distinguer la joie de la tristesse, par exemple. La combinatoire phonématique : double articulation du langage Le français a 37 unités lexicales ou morphologiques : 18 consonnes, 3 semiconsonnes et 16 voyelles. Les phonèmes peuvent fabriquer des unités différentes. Double articulation du langage : les monèmes constituent la première articulation, parce que c’est la couche du langage que l’on appréhende en premier qui véhicule le sens. Les phonèmes constituent la seconde articulation. Les variantes de prononciation d’un même phonème peuvent être dialectales, sociales ou autres mais elles ne gênent pas la compréhension. Elles peuvent être aussi prosodiques. Le plan de la parole est celui qui étudie la réalisation concrète du parler avec toutes ses variantes phonétiques, syntaxiques ou autre, nommé aussi discours. Le plan de la langue est celui qui envisage le système de la communication qui nous permet de reconnaître un message même déformé. Les phonèmes appartiennent à la langue qui sont les unités minimales de compréhension. Les variantes ne peuvent exister que dans les marges définies par le code de la langue.



La langue peut être envisagée comme un code : un système de signes (phonèmes, monèmes, règles de composition morphologique et syntaxique). Le code écrit est un substitut du code oral de la langue, dont les signes sont différents. Les codes reposent sur un accord entre les membres d’une même communauté. Le signe linguistique est conventionnel : toute infraction à la règle admise est sanctionnée socialement. Le signe linguistique a deux faces, selon Saussure le signe se représente en deux faces : signifiant  (les phonèmes/ image acoustique) / signifié (les monèmes/ concept). Le signifiant se situe au niveau de l’expression et le signifié (le sens) au niveau du contenu : forme sonore de la représentation mentale/ image mentale. Saussure ne faisait pas la distinction forme/substance de Hjelmslev. Le signe linguistique est une abstraction pratique de la réalité. Le signifiant et le signifié sont des « images mentales » car on n’a pas besoin de voir les objets dont on parle. Le signe linguistique permet de parler de choses absentes ou imaginaires, il n’est pas adhéré ni à l’objet qu’il ne nomme ni à la situation. Donc, le signe linguistique est semblable à tous les autres signes des systèmes sensoriels humains. Le signifiant s’actualise, se réalise concrètement dans la parole, selon le code phonique de la langue. Mais l’auditeur, à son tour, fait abstraction de cette réalisation sonore, grâce aux mécanismes de perception. Le signifiant redevient ainsi image mentale. Schématisation du processus de la communication entre deux sujets parlants A et B : Pour A : -



Cérébrale : encodage de l’image mentale par le cerveau et commande neurologique aux organes de la phonation. Physiologique : réalisation articulatoire du message. Acoustique : réalisation sonore de phones, de l’accentuation et de la mélodie du message.



Pour B : -



Auditive : réception du message acoustique. Perceptive : décodage du message acoustique, transformé en image mentale. Cérébrale : commande neurologique aux organes de la phonation, etc. Le processus recommence comme pour A, les deux sujets A et B devenant tour à tour émetteur et récepteur.



Une des propriétés qui distingue le langage humain de celui des animaux est le pouvoir d’abstraction du signe linguistique. Aucun animal est capable de raconter, évoquer un événement du passé, simuler par la voix des sentiments divers en l’absence du stimulus qui aurait pu les provoquer. Les animaux ne connaissent pas la double articulation du langage. Le signe linguistique est arbitraire et nécessaire. Le lien entre signifiant (Sa) et signifié (Sé) n’est pas justifié. Chaque langue a sa propre façon de nommer le réel. Le lien arbitraire entre signifiant et signifié est senti comme nécessaire par l’ensemble d’une même communauté.



Signes motivés : pour l’étude phonostylistique, il est important souligner qu’il existe des signes dont le lien entre signifiant et signifié est évident, comme c’est le cas des onomatopées et tous les mots qui en sont dérivés. La motivation du signe peut concerner le plan de l’expression où la structure phonique du mot imite la réalité à laquelle on se réfère. Ou elle peut se situer aussi au plan du contenu, comme dans les mots pique-assiette, sans-gêne, etc. Degré de convention des signes motivés Phonématique : dans les onomatopées, on trouve de structures phonématiques analogues entre des langues diverses, prouvant qu’il y a bien des universaux du langage. Cependant, chaque langue interprète le réel selon ses propres habitudes phonologiques. Le signe linguistique, même motivé, reste conventionnel à l’intérieur d’une même communauté. La substance de l’expression phonématique prend une forme imposée par la langue. Prosodique : la motivation prosodique est apparente dans l’expressivité. La motivation la plus forte se manifeste dans les émotions. Plus un signe prosodique est motivé, plus on a de chance d’en trouver des manifestations analogues dans d’autres langues, des universaux. On les trouve dans l’accentuation et l’intonation des émotions brutes, fortes, comme une explosion de colère ou de joie. Les signes prosodiques sont passés au moule phonologique propre à chaque langue. Motivation et démotivation Paget : l’origine du langage à l’imitation de bruits, de cris ou de gestes articulatoires dont la mimésis aurait été à la base de la symbolique de la communication verbale. Par la suite, le langage se serait plus ou moins démotivé. Au plan de l’expression, la création d’un terme motivé peut s’opérer soit par imitation d’une forme sonore, soit par redoublement d’une forme marquée. Les formes d’accentuation peuvent s’expliquer par un processus naturel d’augmentation d’énergie articulatoire, pour souligner d’abord l’emphase, avant de servir de marque linguistique. Les formes d’intonation ont aussi une origine motivée. L’évolution de la langue fait que les signes linguistiques peuvent se motiver ou se démotiver, selon leur usage et le degré de conscience que l’on a de leur formation et de leur expressivité.



CH 2 : Du son à la graphie : la transcription phonétique Les symbolisations écrites de l’oral Les langues sont d’abord parlées ; le code écrit est un substitut du code oral. L’écriture est un moyen de transmettre des informations à travers le temps et l’espace et elle est aussi un relais de la mémoire que traduit le vieil adage. La mémoire collective repose sur des procédés mnémotechniques plus employés que dans les cultures de l’écrite. Dans les cultures orales, les proverbes, les contes, les chansons dont les structures rythmiques et mélodiques permettent une rétention plus facile que celles de la parole ordinaire sont appris facilement.



La représentation d’objets, de personnages ou d’actions de manière graphique est appelée pictogrammes qui était une symbolisation d’une réalité visuelle et non sonore. Pour l’écriture, l’étape essentielle a été le passage au phonogramme, à partir de l’idéogramme, pictogramme représentant une idée, une action ou un objet. Le phonogramme résulte d’un rébus à transfert. Les Phéniciens perfectionnèrent les écritures phonographiques en inventant l’écriture alphabétique, dont ils ne notaient que les consonnes. Pour eux, les consonnes étaient les éléments porteurs d’intelligibilité pour la transmission du message. Les Grecs apporteront un autre perfectionnement en ajoutant les voyelles à la transcription écrite qui se trouvait ainsi beaucoup plus facile à décoder. Dans l’écriture, il y a un jeu entre la redondance et la clarté, opposés à la brièveté et à l’économie d’effort, dualité qu’on retrouve partout en linguistique. Les écritures du Moyen-Orient avaient une motivation pragmatique, celles de la Chine et de l’Inde avaient des fonctions religieuses. Graphie et évolution linguistique Les langues ne cessent jamais d’évoluer. Le français d’aujourd’hui s’écrit comme sous Philippe Auguste (XIIIe siècle). Il y avait de diphtongues et triphtongues qui ont été réduits à un seul phone (au, ou, eu, ei, ai, oi, eau). Ces diagraphes, trigraphes ou quadrigraphes permettent de retrouver les étymologies et facilitent le repérage de plusieurs variantes. Le système consonantique du français est moins divergent de la graphie que celui des voyelles. Il est peu adéquat à représenter la prononciation. On ne dispose pas de lettres pour noter par un seul symbole les sons qui s’écrivent ch, j ou ge, ou les semiconsonnes que représentent le i de « bien », le u de « lui », le ou de « oui ». Un même son peu avoir plusieurs graphies, ex [k] : k, ck, cq …. De nombreuses lettres sont devenues muettes. Transcription et phonologisation Il s’est passé d’une symbolisation grossière de représentations graphiques des sons à une manière plus raffiné qui a abouti à une transcription assez fidèle. Aussi fidèles qui puissent être les représentations sonores dans une transcription écrite, elles sont toujours une phonologisation de la réalité. Transcriptions phonétiques précises Depuis la fin du XIXe siècle, plusieurs systèmes de représentations phonétiques ont été proposés. Ils sont basés sur la graphie et utilisent les accents et d’autres marques, ou signes diacritiques, pour préciser les timbres. La transcription phonétique internationale adoptera une attitude plus réaliste et plus pratique. Son critère essentiel est de tenir en compte des différences sonores fonctionnelles de la langue. Système de transcription qui sera plus phonologique que phonétique.



L’alphabet phonétique international (API) a été crée par Paul Passy, Edward Sievers et Henry Sweet, à la fin du XIXe siècle et il avait comme premier objectif d’être un instrument capable de noter la prononciation de plusieurs langues avec une graphie



rationnelle, adaptée aux besoins de l’enseignement. Cependant l’API devait permettre une transcription précise pour rendre compte de tous les timbres fonctionnels des phonèmes d’une même langue, mais aussi des timbres divers du plus grand nombre de langues possibles. Son principe fondamental est : un phonème ne peut être représenté que par un seul symbole et inversement. Ils ont ajouté un certain nombre de signe diacritiques pour préciser des variations de timbre vocaliques ou consonantiques ; des nasalisations, des changements d’aperture, la palatalisation, ou des phénomènes de phonétique combinatoire (assimilation), ou les durées, l’accentuation, les pauses, etc. Les signes plus courants sont : -



-



-



Timbres : le tilde [~] marque la nasalité. Un timbre plus fermé est représenté par un point [.] sous la voyelle et un timbre plus ouvert avec un accent grave sous la voyelle [`]. Palatalisation : c’est une articulation du dos de la langue au centre de voûte du palais. Elle produit un son qui ressemble au yod [j] et qui modifie la réalisation de la consonne. Il s’indique avec une apostrophe après la consonne [‘] ou par l’ajout d’un petit yod après le phone palatalisé. Assimilation des consonnes : il y a deux types, la sonorisation ou « voisement » (noté par un petit [v] sous la consonne) et l’assourdissement ou « dévoisement » (noté avec un v renversé sous la consonne). Durées : le signe [ :] indique une voyelle longue dans une syllabe accentuée. Un seul point note un demi-allongement, en syllabe peu accentuée. Une voyelle abrégée est notée par [˘] au-dessus de la voyelle. Accentuation : elle est notée par une petite barre oblique, placée avant la syllabe accentuée.



Transcription des éléments phonétiques du français -



Voyelles : celles qui ont un seul timbre avec leur transcription dans l’alphabet phonétique international. Elles se divisent en voyelles orales et nasales. 1. Voyelles orales : i [i] comme dans si, île, style. U [y] comme dans su, sûr, eu. OU [u] comme dans sous, coûte, où. 2. Semi- voyelles correspondantes : YOD [j] comme dans scier, nier, aille. UÉ [˘] comme dans suer, nuée, lui. OUÉ [w] comme dans souhait, nouer, Louis. 3. Voyelles nasales : IN [Ẽ] comme dans vin, faim, pain. AN [ᾶ] comme dans an, en, chambre. UN [ ͠œ] comme dans un parfum. ON [͠o] comme dans bon, compris. Les voyelles dites « à double timbre », celles dont les timbre sont si proches qu’ils sont parfois confondus par des groupes sociaux, géographiques, ou encore dans certains contextes linguistiques.



La variation e/ᵋ devra être notée comme deux possibilités de réalisations, deux variantes d’un même phonème. Pour certains groupes dont la prononciation se rapproche du modèle théorique du français standard, la différence entre E fermé et E ouvert peut être pertinente, avoir une valeur phonologique, et servir à distinguer des paires minimales. Exemples : j’irai /e/ (futur) et j’irais /ᵋ/ (conditionnel). Consonnes On note que les consonnes doubles attestées par la graphie, se sont réduites à une consonne simple. Des phénomènes d’emphase ou l’influence de l’écriture font que l’on entend parfois des consonnes doubles, géminées (illisible, immotivé, irrésistible).



La consonne prononcée en finale correspond soit à une consonne suivie d’un E devenu muet, soit à une consonne terminale d’un mot souvent monosyllabique ou d’origine savante ou étrangère. On devra ajouter à la liste de consonnes le [r] dit roulé, articulé avec la pointe de la langue vibrant contre les alvéoles.



Différenciation phonologique et phonétique en transcription On indique une transcription phonologique entre barres obliques. Si l’on transcrit entre crochets, il s’agit d’une transcription phonétique qui tente d’être aussi « étroite » que possible, c’est-à-dire réelle.



Mots phoniques, groupes rythmiques et groupes de souffle Dans la parole, les éléments du discours s’enchaînent pour former des blocs de sons homogènes, que l’on appelle des mots phoniques. On ne sépare généralement pas, les noms et les verbes de leurs déterminants. Donc, dans la transcription phonétique on les garde ensemble : les amis [lezami], vous aimez ça [vuzemesa].



Un mot phonique se termine par une syllabe accentuée, en français standard de la conversation. C’est l’accentuation qui crée le rythme : le groupe rythmique terminées par un accent. Ces groupes coïncident généralement avec les syntagmes grammaticaux. Quand une pause est introduite, le groupe délimité est appelé groupe de souffle. L’accentuation en groupes rythmiques est noté par une petite barre oblique avant l’accent [֨ ]. Les pauses sont marquées par une barre verticale [|]. Les groupes de souffle sont indiqués par une double barre verticale [||]. Pour noter l’accent d’insistance, destiné à mettre une unité en relief, on utilisera une double barre oblique avant l’accent [֨ ֨ ].



Orthographe et transcription phonétique Un code intermédiaire l’alfonic, entre la langue réelle et l’orthographie, a été mis au point par Martinet (x2) et Villard. Il utilise une seule graphie pour le double timbre des voyelles. Nina Catach a fait un classement des graphies du français en fonction de leur distribution et de leur rôle dans la prononciation. Les graphèmes, lettres ou groupes de lettres représentent la plus petite unité graphique isolable et ils sont divisé en sousunités fonctionnelles : -



Phonogrammes : graphèmes qui représentent un ou plusieurs phones : i, é, oi, in. Morphogrammes : graphèmes des marques morphologiques : es, ent. Logogrammes : figures de mots indissociables : sept, lys, thym.



Catach ajoute les archigraphèmes, unités graphiques d’un ou plusieurs graphèmes représentant un phonème susceptible d’avoir plusieurs timbres : a , eu, o, e.



Guimbretière, Élisabeth Phonétique et enseignement de l’oral



Partie 1 – De la discipline en question Pour parler une langue étrangère, il est essentiel d’essayer de produire une suite de sons qui fassent sens, c’est-à-dire qui soient conformes à ce que l’on attend dans la langue, reconnus auditivement. L’aspect segmental et l’organisation supra-segmentale de la langue se mêlent pour constituer ce que l’on appelle la substance sonore du langage qui doit ensuite être enseignée puis apprise. Il sera nécessaire de procéder à une sélection de termes indispensables et d’établir une hiérarchie en fonction des objectifs et des besoins pour l’acte pédagogique. La phonétique est la discipline qui étudie essentiellement la substance de l’expression et qui montre la composition acoustique et l’origine physiologique des différents éléments de la parole. Ici, on trouvera les processus physiologiques de la parole, les organes phonatoires et les composantes acoustiques des sons. La phonologie ou phonétique fonctionnelle est la discipline qui étudie la forme de l’expression selon lequel s’établit la fonction distinctive des phonèmes dans la structure



de la langue. Ce domaine nous servira pour mettre en relation le système phonologique de la langue maternelle et celui de la langue apprise, il nous permettra de déterminer les phonèmes existants ou absents. La prosodie ; parallèlement aux phonèmes elle organise la substance sonore en lui ajoutant différents éléments qui vont affecter les phonèmes et leur donner vie : la durée, l’intensité et la hauteur. La prosodie se superpose aux phonèmes. Si l’on se place au plan de l’expression verbale, l’aspect segmental, ou articulatoire, ou phonématique se trouve conjoint à l’aspect supra-segmental, aux marques prosodiques, pour constituer la substance de l’expresion langagière. Elle peut être considérée comme la ponctuation du code oral. Les indices acoustiques de la chaîne sonore, ou paramètres vont se combiner de facon concomitante à chaque point de la chaîne et produire des procédés ou phénomènes acoustiques permettant de segmenter l’énoncé, d’accentuer et de mettre en valeur tel ou tel segment de l’énoncé, mais aussi de produire des effets particuliers à travers la forme d’une courbe mélodique.